(texte en gestation)
AVERTISSEMENT
Si vous estimez que seuls les experts patentés savent ce qui est bon pour nous, fermez ce blog, il n’a pas été écrit pour vous!
Île du Levant, France
INTRO
Prétendre avoir tout compris serait évidemment présomptueux. Nous avons néanmoins tous nos convictions, parfois même nos solutions, n'en déplaise aux "élites" qui nous ont laissé le monde tel que nous savons! " Ce n’est pas avec ceux qui ont créé les problèmes qu’il faut espérer les résoudre." (Albert Einstein)
" Nous ne devrions pas admettre que les spécialistes soient les seuls qui aient le droit de s’exprimer sur des questions qui touchent à l’organisation de la société." (Ibid.) C'est l’imagination, l'intuition qui ouvrent les chemins, l'expérience et le savoir ne font que les baliser.
Lorsqu’une voie ne mène à rien sinon à une catastrophe économique, sociale, écologique, le plus sage est de revenir sur ses pas et de prendre un nouveau cap, sachant toutefois qu'un retour aux fondamentaux ne peut être fécond que s'il est donné à ceux-ci de nouvelles perspectives.
Les réflexions qui suivent ne sont pas le fruit d’un long parcours académique mais celui de lectures, d'observations et d'échanges issus de la vraie vie. Elles ont l'espoir de voir ceux qui prendront la peine de les lire, aussi érudits soient-ils, le feront avec à l'esprit que dans ce bas monde rien n'est définitif, absolu, sacré.
* * *
1 – L’ÉVOLUTION.
Il ne suffit pas de regarder l'Histoire pour comprendre l’homme, il faut aussi le replacer dans le Grand Livre de l'évolution.
1.1 - DE LA MATIÈRE INERTE A NOUS.
Des atomes partagent leurs électrons pour engendrer des molécules qui, à leur tour, s'agrègent en microorganismes unicellulaires, puis multicellulaires, de plus en plus complexes, voilà en deux mots les milliards d'années de notre évolution. Nous, humains, sommes un résultat parmi une infinité d’autres de ce processus, rien ne justifie de nous attribuer un statut spécial, sacré, nous procédons de la nature comme tout le vivant qui nous entoure.
1.2 - POSTULAT D’ OBJECTIVITÉ.
La nature est objective et non projective, ce principe est la base même de la méthode scientifique: la nature existe en soi, sans projet ni finalité. Par réciprocité nous attendons de la science qui la questionne qu’elle le soit tout autant, cette qualité étant alors attribuée à l’observation et non plus à la chose observée. Cette objectivité-là s’oppose à la subjectivité de l’observateur.
1.3 - SUBJECTIVITÉ D’UN POSTULAT.
Fût-il d’objectivité, un postulat est axiomatique par définition, il résulte toujours d’un jugement de valeur et donc d’une démarche subjective. De plus, dans la sphère scientifique, ce qui est admis par la communauté est généralement considéré comme objectif alors que ce n’est le résultat que d’un consensus intersubjectif. C'est ainsi que fut un temps la terre était plate. Sans intuition où en serait la science? Probablement nulle part ! Nos sociétés patriarcales ont perdu beaucoup en écartant longtemps la gent féminine de la connaissance.
1.4 - L’INACCESSIBLE OBJECTIVITÉ.
Aucun système de pensée n’est envisageable sans subjectivité, toute démarche intellectuelle procède d’une souche d’intuition. Reste à savoir si une objectivité réelle, une vision des choses absolument indépendante de notre nature, nous est accessible. Même si la pensée critique tend à l'objectivité, elle ne peut s’affranchir totalement des « pièges » de la subjectivité qui, somme toute, constituent la réplique dialectique incontournable à cette objectivité.
1.5 - OBJECTIVITÉ NUMÉRIQUE.
Mus par des algorithmes désincarnés, où la subjectivité n’apparait plus que sous la forme des traces résiduelles de leurs concepteurs, les systèmes numériques peuvent prétendre à une objectivité considérablement augmentée par rapport à celle des humains. Ce gain est toutefois à relativiser suite à l’absence de cette intuition à la fois créatrice et modératrice qui permet à l’humain normalement constitué de distinguer le meilleur du pire. Science sans conscience…
1.6 - LA TENTATION DES DOMINANTS.
L'objectivité volontairement excessive est une dérive mentale qui s'affranchit de notre dimension humaine. Dans ce contexte les approches subjectives et instinctives de notre espèce sont refoulées, l'intelligence artificielle sans garde-fous s’impose, le transhumanisme béat s'érige en avenir inéluctable... Les nouveaux technocrates aux ordres de leurs maîtres se préparent à mener le monde dans cette voie. Rien n'est plus dangereux que des hallucinés ayant les moyens d'imposer leurs délires!
Notre avenir ne peut être confié à la seule objectivité, ou alors nous acceptons le déclassement de notre espèce au profit de robots froidement efficients.
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2 – LA SÉLECTION NATURELLE.
Le hasard propose, la nécessité dispose.
2.1 - LE HASARD ET LA NÉCESSITÉ.
La nature ne planifie pas, elle tente sa chance et parfois ça marche; le hasard et la nécessité, telle est sa feuille de route. Si l’écureuil fait des réserves de noix en prévision de l’hiver, l’oiseau son nid en prévision de la pondaison, c’est l’instinct qui les commande, un comportement adopté par leurs ancêtres respectifs et gravé au plus profond de leur être « pour » perpétuer leur espèce.
2.2 - LA SÉLECTION NATURELLE.
Les comportements instinctifs ne sont en rien imposés par quelque main invisible ou quelque conscience innée que ce soit, ils se sont juste avérés mieux adaptés qu’une myriade d’autres, testés eux aussi mais ne s’étant pas avérés profitables. C’est la sélection naturelle. Nous ne devrions dès lors pas dire (comme plus haut) que ces comportements sont apparus « pour » perpétuer l’espèce mais qu’ils ont opportunément profité à celle-ci.
2.3 - LES MUTATIONS.
Il est hélas commun de présenter l’évolution comme un enchainement de mutations répondant à des besoins (liens de causalité), la girafe ayant dit-on allongé son cou pour atteindre les feuilles d’acacia préservées des autres animaux de la savane. Il n'en est rien ! Nous savons désormais que des mutations aléatoires sont à l’origine de cet allongement. N’ayant plus à lutter pour se nourrir, les « mutantes », mieux adaptée à leur biotope, ont alors vécu plus longtemps et se sont reproduites plus facilement tandis que les non-mutantes, défavorisées, ont disparu peu à peu.
2.4 - DARWINISME SOCIAL.
"Dominant désormais son environnement, l’Homme n’avait devant soi d’adversaire sérieux que lui-même. La lutte intraspécifique directe, la lutte à mort, devenait dès lors l’un des principaux facteurs de sélection dans l’espèce humaine. Phénomène extrêmement rare dans l’évolution des animaux." (Jacques Monod)
De « naturelle » la sélection devient dès lors « artificielle » puisque fruit de l’intervention humaine, ce qui infirme la thèse du darwinisme social prétendant que la lutte pour la vie entre les êtres humains est... naturelle.
2.5 – NATUREL vs ARTIFICIEL
La distinction entre l’artificiel et le naturel nous paraît à tous immédiate et sans ambiguïté, ce qui émane de l’activité humaine d’une part, de la nature d’autre part; reste à distinguer notre espèce de la nature… à laquelle elle appartient néanmoins.
2.6 – L'AMOUR AVEC UN GRAND "A".
L'instinct sexuel constitue, avec celui de survie, la base de la sélection naturelle. Si la procréation sexuée est instinctive elle peut aussi être subjective comme en témoignent les stratégies de séduction. Héritier de cette subjectivité: l’Amour avec un grand "A". Il ne calcule pas, il « sent » mais se heurte fréquemment à des conventions sociales qui sont souvent autant de tentatives d’objectivation des rapports humains.
2.7 – LA SÉLECTION ARTIFICIELLE.
L’initiation à l'objectivité affranchit l’humain de la sélection naturelle mais le soumet en contrepartie à des codes sociaux particuliers, économiques, religieux, à des mariages arrangés ou forcés, à la gestation pour autrui, l’insémination artificielle, les bébés éprouvette, la sélection des embryons ou, pire, l’avortement sélectif et l’infanticide des filles. Cette sélection est, pour notre espèce, largement artificielle.
La démarche subjective en appelle aux sens, l'objective au sens, l'une sans l'autre n'a pour notre espèce aucun sens.
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3 - TOPIQUE DE L'ÉVOLUTION
« La révolution néolithique est le plus grand bouleversement de l’histoire humaine » J-P Demoule, archéologue
3.1 - RÉVOLUTION NÉOLITHIQUE.
A l'aube du néolithique, la cueillette et la chasse, issues d’une démarche animale instinctive et subjective, se voient progressivement remplacées par l’agriculture et l’élevage qui demandent une gestion plus rationnelle de l’environnement et du temps. Cette évolution suppose une approche plus objective des choses même si de multiples pratiques primitives persistent. C'est un bouleversement dont nous n'avons pas fini de mesurer l'impact.
3.2 - PLANIFICATION.
L'ambition de domestiquer la nature via l’agriculture et l’élevage résulte d’une nouvelle appréhension du milieu, d’une démarche proactive et objective se démarquant de celle, opportuniste et subjective, du chasseur-cueilleur. Elle exige une planification, imposée par les cycles du vivant, les saisons et autres impondérables, ainsi qu'une sédentarisation qui favorise l’accumulation que le nomadisme des fourrageurs ne permettait guère.
3.3 - LA TROISIÈME INSTANCE.
Notre espèce n’est évidemment pas un parangon d'objectivité, faculté qu’elle ne fait d'ailleurs que découvrir; elle est aussi instinctive et subjective, héritage de son animalité. Instinct, subjectivité, objectivité, trois instances relativement compatibles avec celles des topiques freudiennes (Inconscient, Préconscient, Conscient - Ça, Surmoi, Moi).
3.4 - INCLUSIVITÉ DES INSTANCES
Les trois étapes de notre évolution que sont la prédisposition instinctive, l'intuition subjective et la spéculation "objective" sont inclusives en ce sens que la suivante n’exclut pas celles qui la précède comme le conscient n'exclut pas l'inconscient ni le préconscient, il les aménage tout au plus. Leur cohabitation est d’ailleurs source de bien des conflits intimes.
3.5 - OBJECTIVITÉ.
L’ajout de l’approche objective à notre condition animale nous porte à poser des questions et donc à chercher à y répondre, ce qui n’est pas toujours à notre portée. Lorsque tel est le cas nous sommes tentés de faire appel à notre subjectivité pour nous rassurer. Tout mythe ou croyance obéit à cette logique.
3-6 - LE PASSAGE OBLIGÉ.
L’être humain cherche la causalité en tout, lorsqu’il ne la trouve pas il l’invente. Alors il interprète (subjectivement) les faits pour ensuite ériger des dogmes confortant un univers imaginaire mais cohérent à ses yeux. Cette démarche serait-elle le passage obligé de l’intuition à la raison ?
L'expression "ne pas être finis" prise au premier degré nous concerne toujours, n'en déplaise à ceux qui croient que l'affaire était pliée au septième jour.
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4 - RACINES NÉOLITHIQUES DU CAPITALISME
Naturaliser un comportement n'est pas en justifier la pérennisation, qui prétendrait par exemple que l'égocentrisme naturel de la prime enfance est voué à perdurer?
4.1 - PRIVATISATION des OUTILS DE PRODUCTION.
Avec la révolution agraire du néolithique et la privatisation, par des individus ou des communautés, de terres devenues champs et pâturages, donc outils de production, les premiers jalons du capitalisme sont posés. Ce mot "capitalisme" ne vient-il pas du latin "capitalis", de "capita", têtes composant un cheptel et dont le nombre évalue un capital ?
4.2 - NATURALISER n'est pas LÉGITIMER.
Si faire remonter le capitalisme à la révolution néolithique revient à le naturaliser ce n’est pas pour autant en légitimer la perpétuation. L’évolution est une suite d’étapes temporaires qu’il serait maladroit d'ignorer plutôt que d’en assumer la réalité historique.
4.3 - CLASSE DOMINANTE.
Agriculture et sédentarité accroissent en temps normal la sécurité alimentaire et libèrent des bras. Une partie de la population vaque dès lors à de nouvelles occupations et se spécialise tout en se nourrissant des « surplus » de la paysannerie. Surviennent alors des profiteurs et autres rois pour ne laisser aux paysans que le minimum vital. La classe dominante est née et, dans son sillage, sa valetaille de la classe dirigeante.
4.4 - LE CAPITALISME.
Prônant la libre concurrence, donc la loi du plus fort, de la jungle, le capitalisme procède de notre comportement archaïque d'animal social. L’humain ajoute toutefois à cet héritage une inclination à l'objectivité qui lui permet d’appréhender différemment son rapport au monde comme à l’autre et, progressivement, de passer de l'approche intuitive à la démarche spéculative.
4.5 - LA THÉORISATION LIBÉRALE.
Bien plus tard les théories libérales régénèrent la pratique capitaliste via les notions de marché et de libre entreprise, concepts révolutionnaires au sortir du moyen-âge en Occident. Cette doctrine prétend que le marché obéit à un ordre naturel où production et consommation s’équilibrent pour peu que l’individu soit libre d’entreprendre. Il restera que cette liberté ainsi ratifiée profitera toujours aux maîtres de la production.
4.6 - DU CAPITALISME NARCICIQUE AU LIBÉRALISME PERVERS. → Texte
S'il ne s'agit plus de faire croire aux dominés qu'ils ne sont victimes que de la fatalité mais de détruire leur résistance, leur cohésion sociale, le système y est en partie parvenu. L'individualisme s'est installé, la guerre de tous contre tous imposée, la pléonexie généralisée. La perversion narcissique prise pour modèle s'est répandue tel un virus dans la société mondialisée dont elle est devenue le principal carburant.
Dépasser le capitalisme n’est pas qu’une simple étape parmi d’autres, c’est tourner la page de la loi de la jungle qui perdure depuis la nuit des temps.
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5 - LE CLIVAGE INDIVIDU/SOCIÉTÉ
Sociale, notre espèce est partagée entre l’individu et la société, dualité élémentaire imposant un choix quant à savoir si l’un doit prévaloir sur l’autre et, si oui, lequel et quand.
5.1 - INDIVIDUALISME ET SOCIALISME
« L’homme est un animal social » disait Aristote, il se doit dès lors de défendre deux intérêts de front: l’individuel et le collectif. Ce qui signifie que l'individu a autant besoin de la société que de son propre potentiel. Il est comme le mot qui participe à la phrase, distinct de ses voisins tant par la forme que par le fond mais n’acquérant son sens définitif que par le texte.
5.2 - CONFLITS D'INTÉRETS;
La politique a pour mission de gérer les intérêts normalement convergents de l’individu et de la société mais, lorsqu’il y a conflits entre eux, les uns privilégieront plutôt l’individu ou quelque groupe d’appartenance jugé « méritant » tandis que d'autres favoriseront la société, l’intérêt général, partant du principe que la société, c’est TOUS les individus.
5.3 - LE CLIVAGE QUI OPPOSE.
La structure fondamentale de la réflexion politique actuelle reste, quoi qu’on en dise, le clivage gauche/droite. Les mots n'auraient pas été galvaudés que ce clivage refléterait sans ambiguïté l’opposition socialisme/individualisme, « socialisme » étant à prendre au sens générique et non partisan du terme.
5.4 - LA DIALECTIQUE QUI COMPOSE.
Individu et société constituent les points opposés d’un couple dialectique à la fois intimement liés et antagoniques. Cette relation fondatrice est transformée en conflit par l’individualisme et par la guerre de tous contre tous du capitalisme.
5.5 - LE CLIVAGE GAUCHE/DROITE EST-IL ENCORE D'ACTUALITÉ? → texte
Il est de bon ton aujourd’hui d’affirmer que le clivage gauche/droite est dépassé, obsolète. Qu’est-ce donc que cette vision manichéenne de la société? Les mots n'auraient pas été galvaudés par la sociale démocratie elle-même, le clivage gauche/droite refléterait clairement l'opposition traditionnelle dominés/dominants et les premiers sauraient de quel côté se tourner.
L'individu est à la société ce que le mot est à la phrase: sans elle il n'est pas grand-chose, sans lui... elle non plus. Mais seule la phrase donne au mot son sens ultime.
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6 - UN PAYSAGE POLITIQUE
La dialectique fondamentale des espèces sociales, dont nous faisons partie, émane du rapport individu/société; sur quel meilleur critère s’appuyer pour dessiner un paysage politique ?
6.1 - DROITE et EXTRÊME DROITE.
Droite et extrême droite évaluent toutes deux la hiérarchie sociale à l'aune du mérite, celui-ci émanant du patrimoine et/ou d'un travail supposé pour la première, de l'héritage culturel et/ou génétique pour la seconde. Ces deux approches sont largement compatibles et interfèrent volontiers. Si nous disposons sur un axe gradué de gauche à droite les idéologies politiques selon leur propension à l’individualisme, le libéralisme se positionnerait sans conteste à droite du communautarisme d’extrême droite.
6.2 - CENTRE.
Le centrisme est une imposture, ce positionnement n'est autre qu'un moyen d'occulter la lutte des classes où intérêts individuels et collectifs s'affrontent. Lorsque ces intérêts entrent en conflit il y a lieu de faire un choix et non de se réclamer d'un centre imaginaire. Qui ne se range ni à gauche ni à droite n’est en somme qu’un opportuniste tirant avantage de l'une ou l'autre selon ses intérêts du moment.
6.3 - SOCIALISME RÉFORMISTE.
La gauche c'est le rejet des privilèges, le réformisme n'est qu'un moyen de s'en accommoder. Prétendre réformer le capitalisme pour, à terme, mettre en place le socialisme n’est pas une gageure gratuite, c’est une stratégie libérale visant à rallier à sa cause le ventre mou de l’électorat. La sociale démocratie a pour objectif de rendre le capitalisme plus supportable, donc plus fort. Ce socialisme-là n'est donc la gauche que de la droite.
6.4 - ÉCOLOGIE.
Certains estiment que l’écologie est hors clivage, pourtant elle ne peut être QUE de gauche; depuis quand la droite s'inquiète-t-elle de l'intérêt général ? De plus, quel serait ce combat qui chercherait à défendre la nature et non l'humain? Réformisme et greenwashing sont de fausses pistes sciemment tracées et entretenues pour égarer les bonnes volontés.
6.5 - GAUCHE DE GAUCHE.
L’expression "gauche de gauche", que nous devons à Bourdieu, signifie la véritable gauche. "Gauche de LA gauche" est la traduction de cette expression faite par les médias aux ordres afin d'en brouiller le sens et suggérer qu'à droite de cette gauche existe une autre gauche: le socialisme réformiste.
6.6 - GAUCHE et EXTRÊME GAUCHE.
La gauche, c'est privilégier la société au cas où celle-ci se trouve en conflit d’intérêt avec l'individu, et seulement en ce cas. Ainsi reconnait-elle la propriété d’usage mais non la propriété lucrative. L’extrême gauche pour sa part tend à réduire ce droit de propriété d’usage jusqu’à parfois le fondre dans des structures collectives.
6.7 - ANARCHIE.
L'anarchie n'est pas le désordre, c'est l'ordre sans le pouvoir. Elle table sur la faculté de l’être humain à s’organiser intuitivement hors toute hiérarchie. A distinguer de la vision des anarcho-capitalistes, des libéraux radicaux ou autres libertariens* à qui cette définition convient parfaitement, et préciser que les règles consenties par l'anarchisme s'articulent autant autour du principe d'égalité que de celui de liberté.
* Libertarianisme: forme d’ultralibéralisme prônant la liberté individuelle absolue, condition considérée indispensable pour mener à bien le projet libéral.
Du haut de la colline un paysage s’offre à nous. Mon ami maçon y voit surtout le village, moi qui suis pêcheur j'y voit surtout le fleuve…
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7 - LE MARCHÉ
La loi du marché? Pourquoi pas si la demande prévaut sur l'offre et la sauvegarde de la planète sur la demande.
7-1 - ETYMOLOGIE DE MARCHÉ
Ne nous laissons pas voler les mots par les libéraux, le glissement sémantique est un jeu où ils excellent. Ainsi le mot « marché » est-il dérivé du latin « merx » signifiant simplement une chose partageable, une part distribuable, idée fondamentale de la marchandise.
Littré → « marchand »
7.2 - LA LOI DE L'OFFRE
Dans son sens premier, le marché est échange, qu’il relève du commerce ou pas, et toute vie est échange. Le marché est le lieu où offre et demande se rencontrent. Les libéraux ne cessent d’affirmer que le capitalisme c’est la loi du marché. Ben non! La loi du marché est, selon ses propres dévots, la loi de l’offre ET de la demande, le capitalisme n’est pour sa part que la loi de l’offre, la demande tendant à devenir tributaire des besoins et de la communication des producteurs.
7.3 - PRIORITÉ DE LA DEMANDE SUR L'OFFRE
Avec le capitalisme, l'offre, accaparée par les propriétaires des outils de production, prévaut sur la demande grâce à la publicité, la mode, le lobbyisme, le monopole, les cartels, la guerre etc… La demande ne peut s’imposer que via la concurrence or un marché essentiellement concurrentiel est une utopie. Hormis dans la création, que celle-ci concerne l'art ou l'innovation, c’est la demande issue du besoin et/ou du désir qui doit, dans la limite des disponibilités, initier l’offre et non l’inverse.
7.4 - RESSOURCES > DEMANDE > PRODUCTION
A bien y regarder, ce que nos économistes entendent par « offre » est issu, directement ou indirectement, de la transformation des ressources naturelles minérales, végétales, animales, humaines, sans lesquelles aucune production n’est possible. C’est donc à la gestion de cette offre naturelle initiale, en amont de l’offre marchande et de la demande, qu’il faut donner la priorité absolue.
7.5 - MARCHÉ ET PLANIFICATION (voir 1.4)
Les ressources naturelles exigent une planification rigoureuse tant pour la sauvegarde de notre biotope que pour la gestion responsable des matières premières. Une économie planifiée ne transgresse en rien la loi du marché étendue aux ressources si ses gestionnaires en respectent l’esprit, à savoir la préservation des priorités et donc des équilibres naturels.
7.6 - LE MARCHÉ MISCIBLE AVEC LA GAUCHE ?
Lorsque la loi du marché privilégie la demande par rapport à l'offre, donc à la production, et octroie toute priorité à la bonne gestion des ressources naturelles, elle répond à l’intérêt général et s’intègre ainsi parfaitement tant à l’idéal de gauche qu’aux exigences légitimes de l’écologie.
"Le capitalisme est cette croyance stupéfiante que les pires hommes
8.1 - CIRCULATION DU CAPITAL
En régime libéral, le capital circule essentiellement entre 4 pôles distincts bien qu’étroitement intriqués: le peuple, l’entreprise, l’Etat et la classe dominante. Il ne faut pas être grand clerc pour constater que la balance des échanges penche systématiquement en faveur de la classe dominante, l’asymétrie des rapports entre celle-ci et les autres pôles étant toujours à son avantage. (voir TINA est une menteuse)
8.2 - ÉRADICATION DE LA CLASSE DOMINANTE
Selon les néoconservateurs il n’y a pas d’alternative à la doctrine libérale. Il y en a pourtant une qui saute aux yeux: l’éradication de la classe dominante! Resteraient alors trois pôles partagés exclusivement par des acteurs populaires, les orphelins de la classe déchue et leurs laquais n’ayant d’autre choix que de renoncer à leurs privilèges extravagants. (voir TINA est une menteuse)
8.3 - PEUPLE SOUVERAIN (P.O.P.)
Débarrassé de la classe dominante, le citoyen retrouve sa souveraineté sur l’entreprise qui assure ses besoins et l’Etat qui organise la cité. Peut alors se développer une société sans classes répondant aux trois catégories organiques fondamentales que sont la sphère Privée, la Production des biens et services et l’Organisation de la société.
8.4 - COMPLÉMENTARITÉ DES DOMAINES
Les trois composantes économiques d’une société débarrassée de la classe dominante sont complémentaires : la population fournissant têtes et bras à la production et à l’administration, la production apportant biens et services aux deux autres, l’administration organisant l’ensemble et répartissant les richesses soit en nature soit en numéraire via une monnaie dont elle est seule comptable devant le peuple.
8.5 - CERCLE VERTUEUX
Dans une société équilibrée le travail répond à un besoin ou à un désir de la population d'aménager son espace et sa vie, c’est dans cette perspective que cette population s’y plie. Vient ensuite le « retour sur investissement » où la richesse créée est répartie selon des règles préétablies par tous les intéressés. Besoin/désir → production → répartition, cercle vertueux sans autre intermédiaire qu’une instance organisatrice et répartitrice des richesses sous le contrôle du peuple.
8.6 - PLANIFICATION
Hors toute dérive idéologique, une économie planifiée cherche à répondre rationnellement aux équilibres des ressources, de la demande et de la production, en dehors de toute notion de profit autre que celui de tous. L'objectif de l'économie libérale est tout autre, il cherche à extraire du profit *entre* l'offre et la demande, *entre* la production et la consommation. C'est ce que Karl Marx appelait la plus-value.
8.7 - FINANCE
Ne confondons pas économie et finance, la première est échanges, la seconde n'est qu'un jeu de dupes guère plus subtile que le bonneteau, une arnaque qui ne doit son essor qu’au fait qu’il comble les puissants et donne aux autres l'impression d'être équitable.
8.8 - VIABILITÉ ÉCONOMIQUE DE LA GAUCHE
Selon les libéraux, aucun régime socialiste n'a jamais prouvé sa viabilité. Quel régime libéral pourrait survivre à 50 ans de blocus économique comme l'a fait Cuba? Le libéralisme est l'ultime construction instinctive et subjective de nos sociétés. Lui succédera un système objectif, dont de nombreux brouillons ont déjà été griffonnés, mais qui peine à émerger face à la violence de celui auquel, sens de l’histoire oblige, il finira par succéder.
* * *
9.1 - LE VICE (Mandeville)
Selon Bernard Mandeville dans La Fable des Abeilles « les vices privés font le bien public et la cupidité individuelle des abeilles sert l’intérêt collectif de la ruche ». Toute la perfidie de cette phrase réside dans le mot « cupidité » qui dénigre ici des activités dictées non pas par l’intérêt personnel mais par une injonction instinctive propre aux espèces eusociales.
9.2 - L’ÉGOÏSME (Adam Smith)
Le coup de génie du libéralisme est d’avoir justifié certaines de nos faiblesses, dont l’égoïsme. « Ce qui est bon pour moi est bon pour la société » disait Adam Smith, quoi de plus confortable pour les nantis? Faisons de cet égoïsme un allié en inversant la proposition comme suit: « ce qui est bon pour la société est bon pour moi ».
9.3 - L’ALTRUISME (n’existe pas)
L’altruisme absolu n’existe pas. Le relativiser n’est pas supposer que tout ce que nous faisons pour l’autre l’est fait uniquement par intérêt mais que tout simplement nous y trouvons aussi satisfaction, donc intérêt quoi qu'on en dise. Quel déshonneur à cela, serait-il méprisable d'être heureux... de rendre heureux?
9.4 - LA MOTIVATION.
Le progrès est directement lié à notre motivation qui se situe principalement sur le plan social plutôt que sur celui du profit. Autrement dit l’aiguillon dominant du progrès n’est pas l’argent mais le regard des autres, le besoin atavique de l’individu de s’insérer dans la communauté, le retour financier lorsqu’il y en a un n’est qu’un reflet artificiel et contingent de cette reconnaissance.
9.5 - INNÉ/ACQUIS (Rousseau, Sartre)
Ne serait-il pas temps de se débarrasser des mythes du bon sauvage de Rousseau et de l'homme sartrien "absolument libre"? Le débat Chomsky-Piaget où le premier démontre que le langage humain vient d'une capacité innée et qu'il existe une grammaire universelle a, me semble-t-il, réglé la question.
9.6 - MATÉRIALISME (Marx)
* * *
10 - LA CULTURE
de la culture, domaine essentiellement subjectif?
10.1 - CULTURE, MOT POLYSÉMIQUE
Cultures agricoles, biologiques ou sociales répondent à des définitions similaires agrégeant dans un ordre ou dans un autre les concepts de « valeurs développées » et de « milieux entretenus ». Il n’existe pas de culture, quelle qu’en soit le domaine, sans développement de valeurs et sans entretien d’un milieu, une culture de blé est un milieu entretenu pour développer des valeurs, ici du blé, une culture de bacilles relève du même schéma, une culture d’entreprise aussi.
10.2 - ORIGINES ANIMALES DE LA CULTURE
Au risque de braquer les imbus de notre supériorité phylogénétique, « rien ne justifie d’attribuer aux cultures humaines un statut spécial alors qu’un statut particulier est largement suffisant. […] Ce sont les émotions qui conduisent les hommes et les oiseaux à danser »* et si seuls les premiers s’exécutent plus ou moins en conscience, les émotions restent la source principale de leur inspiration.
* Dominique Lestel (Les Origines Animales de la culture).
10.3 - CULTURE DE CLASSE
Concernant la culture humaine, bien futé sera celui qui départagera clairement la Culture avec un grand "C", celle qui rassemble autour de valeurs communes, de son ersatz bourgeois qui œuvre avant tout pour la domination d'une classe. La culture médiatisée, catéchisée, est toujours celle de la classe dominante.
10.4 - DES GÉNIES ET DES GUEUX
La culture bourgeoise a ceci de particulier qu'elle ne cherche pas à faire sens auprès du plus grand nombre, auquel cas elle remplirait son rôle de liant social, mais au contraire à feindre le génie inabordable pour conforter "l'élite" qu'elle représente.
10.5 - PROFIT D’IMAGE
Sacralisée, la culture n'est souvent que le produit d'un ego collectif contrefait. Y adhérer est pour certains le moyen de s'inscrire dans un groupe d'appartenance répondant à des critères sociaux gratifiants. Retirons son effet démonstratif, qui se déroule en public sous le regard des autres, et son aura se ternit jusqu’à disparaitre.
10.6 - IMPACT DE LA CULTURE
Très nombreux sont ceux qui ne mesurent pas l'impact de la culture sur la vision qu’ils ont du monde, sur le système qui structure leurs vies, sur leurs orientations philosophiques et politiques. Les dominants, eux, en ont parfaitement conscience et s'en amusent.
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