Le mot "capital" vient du latin "capitalis", de "caput", tête ou nombre de têtes composant un cheptel. Autrement dit patrimoine productif ancestral, collectif ou privé. Le concept ne date pas d'hier, il n’est pas le fruit de la révolution industrielle mais celui de la révolution agricole du néolithique où terres et bétails devinrent moyens de production, donc capital.
Cette considération ne cherche en rien à exalter le capitalisme en le naturalisant, elle le situe simplement dans le cours de l'évolution comme un épisode et non la fin de l'histoire ainsi que ses partisans se plaisent à croire. Le libéralisme a complété cette pratique en y adjoignant la prévalence du privé sur le collectif, d'où la privatisation des outils de production et mise en concurrence des individus.
Le capitalisme est un système dont le principe fondamental est la recherche systématique de plus-values issues de l'exploitation des travailleurs par les propriétaires de ces moyens de production... et de distribution. Il faut en effet du monde pour gérer des troupeaux, des machines ou des livraisons. Ces plus-values permettent de faire fructifier le capital et ainsi d'engendrer de nouvelles plus-values, tout en prélevant au passage quelques profits bien entendu.
Mais le libéralisme proprement dit est une doctrine qui, prétendant qu'il existe un ordre naturel conduisant le système économique vers l'équilibre, défend la loi du marché, de l’offre et de la demande, la production et la consommation étant sensées s’équilibrer pour peu que l’homme puisse agir librement, individuellement.
Or la loi de Say, libérale bien entendu, affirme que "l'offre crée sa propre demande". Dans cette logique la loi de l'offre s'impose alors que le simple bon sens donnerait priorité à la demande, ceci en dehors des domaines de l'innovation et de la création.
Le capitalisme est donc une pratique et le libéralisme la doctrine qui en découle, cette dernière venant conforter la première qui existe depuis la nuit des temps sous diverses formes. Ces deux concepts sont indissociables, le second étant le prolongement, la "justification" du premier.